Il était une fois Abbas Attar, connu simplement sous le nom d’Abbas

Antony Barroux
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Abbas Attar, plus connu sous le nom d’Abbas, était un photographe iranien connu pour ses reportages au Biafra, au Vietnam et en Afrique du Sud dans les années 1970, et pour ses nombreux essais sur les religions dans les années suivantes.

Durant près de 60 ans, celui qui se décrivait comme un « historien du présent » a couvert les événements majeurs de notre temps. Il a été membre de Sipa Press de 1971 à 1973, membre de Gamma de 1974 à 1980, et a rejoint Magnum Photos en 1981.

Depuis 1970, ses principaux travaux ont été publiés dans des magazines internationaux et portent sur les guerres et les révolutions au Biafra, au Bangladesh, en Ulster, au Vietnam, au Moyen-Orient, au Chili, à Cuba et en Afrique du Sud, avec un essai sur l’apartheid.

Abbas Attar
Pristina, Kosovo, 1999. Un jeune Kosovar fume parmi les ruines causées par les bombardements de l’OTAN, qui ont forcé le régime serbe de Slobodan Miloševic à évacuer la province.
ABBAS © FONDS ABBAS PHOTOS/MAGNUM PHOTOS
Abbas Attar
Région de My Tho, Sud Viêt Nam, 1972. Un soldat de l’armée sudvietnamienne s’appuie sur une voiture américaine. ABBAS © FONDS ABBAS PHOTOS/MAGNUM PHOTOS

De 1978 à 1980, il a photographié la révolution en Iran et y est retourné en 1997 après un exil volontaire de 17 ans. Son livre Iran Diary : 1971- 2002 (2002) est une interprétation critique de son histoire, photographiée et écrite comme un journal personnel.

Abbas Attar
Téhéran, Iran, 11 février 1979. Un mollah dans une berline le jour de la victoire de la révolution islamique.
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Abbas Attar
Téhéran, Iran, 11 février 1980. Lors des célébrations du premier anniversaire de la révolution islamique, un jeune homme s’est évanoui dans la foule dense.
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Abbas Attar « Le monde peut être en couleur, mais le noir et blanc le transcende. »

De 1983 à 1986, il a parcouru le Mexique, photographiant le pays comme s’il écrivait un roman. Une exposition et un livre, Return to Mexico : Journeys Beyond the Mask (1992), qui reprend ses carnets de voyage, l’aident à définir son esthétique photographique.

De 1987 à 1994, il photographie la résurgence de l’islam, du Xinjiang au Maroc. Son livre et son exposition Allah O Akbar, a journey through militant Islam (1994) exposent les tensions internes des sociétés musulmanes, déchirées entre un passé mythique et un désir de modernisation et de démocratie. Le livre a suscité un regain d’intérêt après les attentats du 11 septembre 2001.

Lorsque l’an 2000 est devenu un repère dans le calendrier universel, le christianisme est devenu le symbole de la force de la civilisation occidentale. Visages du christianisme : A Photographic Journey (2000), une exposition itinérante, explore cette religion en tant que phénomène politique, rituel et spirituel. De 2000 à 2002, il a travaillé sur l’animisme. Dans notre monde défini par la science et la technologie, ce travail a examiné pourquoi les rituels irrationnels font un retour en force. Il a abandonné ce projet le jour du premier anniversaire des attentats du 11 septembre.

Son livre, In Whose Name ? The Islamic World after 9/11 (2009), est une quête de sept ans dans 16 pays : opposés à des gouvernements qui les traquent sans merci, les djihadistes perdent de nombreuses batailles, mais ne sont-ils pas en train de gagner la guerre pour contrôler l’esprit des gens, avec l' »islamisation rampante de toutes les sociétés musulmanes » ?

De 2008 à 2010, Abbas Attar a parcouru le monde du bouddhisme, photographiant avec le même regard acéré pour son livre Les Enfants du lotus, voyage chez les bouddhistes (2011). En 2013, il conclut un projet similaire de longue haleine sur l’hindouisme avec la publication de Gods I’ve Seen : Travels Among Hindus (2016). Plus récemment, avant sa mort, Abbas travaillait à documenter le judaïsme dans le monde.

Il disparaît le 25 avril 2018 à Paris, à l’âge de 74 ans.

Abbas Attar
Jérusalem, Israel, 2016. La secte hassidique des Belz célèbre Pourim avec un tish, une part symbolique de pain et de poisson, dans une grande salleen forme de stade sous leur synagogue.
ABBAS © FONDS ABBAS PHOTOS/MAGNUM PHOTOS

100 photos d’Abbas pour la liberté de la presse

La collection L’Album RSF pour la liberté de la presse rend homme au photographe iranien qui disait « écrire avec la lumière », Abbas Attar.

Sa disparition en 2018 a laissé le monde de la photographie orphelin de l’un de ses plus grands conteurs. Sa marque de fabrique ? Ces images en noir et blanc qui ont marqué l’histoire. Pour la première fois, elles sont rassemblées dans un album unique.

L’Album RSF

Replongez dans l’univers de ce photographe humaniste et libre.

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