Au-delà de l’effervescence photographique parisienne, marquée par Paris Photo et de multiples expositions dans les musées et galeries de la capitale, nous vous proposons une sélection de huit expositions photo à voir cet hiver à travers la France.
Cette sélection vous emmène dans un voyage culturel, des rues de Montpellier aux quartiers de Toulouse, en faisant escale à Aubenas, Deauville et Saint-Étienne.
1. Toulouse : les Abattoirs présentent une exposition retraçant l’évolution de la photographie sur plus d’un siècle
Les Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse et la Galerie Le Château d’Eau s’associent pour la première fois dans une exposition commune dédiée à la photographie. Cette collaboration inédite met en valeur leurs collections respectives, offrant un panorama de l’histoire photographique depuis le début du XXe siècle jusqu’à aujourd’hui.
L’exposition réunit deux institutions aux histoires distinctes : Les Abattoirs, musée d’art moderne et contemporain créé en 2000, et la Galerie Le Château d’Eau, fondée en 1974 par Jean Dieuzaide et spécialisée dans la photographie moderne. Ensemble, elles présentent une sélection d’œuvres variées, allant de la photographie documentaire aux installations artistiques, en passant par le photojournalisme.
Le parcours d’exposition inclut non seulement des photographies, mais aussi des installations et des livres d’artistes issus des bibliothèques des deux établissements. Cette présentation explore les différentes approches esthétiques de la photographie et invite les visiteurs à réfléchir sur des thèmes comme l’identité, la subjectivité et le corps, tout en mettant en lumière la richesse de ce médium artistique.
Ouvrir les yeux Les collections photographiques des Abattoirs et de la Galerie Le Château d’Eau | |
Où | Jes Abattoirs, Musée – Frac Occitanie Toulouse 76 allées Charles de Fitte 31300 Toulouse |
Quand | Du 11 octobre 2024 au 18 mai 2025 |
Horaires | Ouvert du mercredi au dimanche de 12h00 à 18h00. Nocturne le jeudi jusqu’à 20h00 (hors vacances scolaires) |
Entrée | Plein tarif : 10,00 € Tarif réduit : 8,00 € |
Info | lesabattoirs.org |
2. Épinal : Voyage à travers l’histoire de la mode féminine
Le musée de l’Image accueille une exposition temporaire fascinante consacrée à plus d’un siècle et demi d’illustrations de mode féminine. Cette rétrospective revisite le parcours des images de modes et de la presse féminine, témoignant des changements sociaux et esthétiques qui ont façonné la perception de la femme au quotidien.
Non seulement l’exposition s’intéresse à l’imagerie populaire mais également aux incarnation de l’élégance, de la crinoline aux affiches publicitaires aguicheuses qui capturent l’essence de chaque époque.
Suivez-moi jeune homme… Images de modes et presse féminine (1778-1939) | |
Où | MUSÉE DE L’IMAGE VILLE D’ÉPINAL 42, quai de Dogneville 88000 Épinal |
Quand | Du 9 novembre 2024 au 18 mai 2025 |
Horaires | Du mardi au samedi 9h30 – 12h / 14h – 18h Dim. 10h – 12h / 14h – 18h Fermeture les jours fériés sauf le jeudi de l’ascension (9 mai 2024 de 10h – 12h / 14h – 18h). Fermeture exceptionnelle les 24 et 31 décembre à 16h30. |
Entrée | Tarif normal : 6,50 € Tarif réduit : 5 € Gratuité jusqu’à 18 ans et étudiants – de 26 ans |
Info | Musée de l’image |
3. Aix-en-Provence : Steve McCurry, un voyage émotionnel à travers l’objectif
Continuons notre tour de France des expositions photo à voir cet hiver avec le Caumont-Centre d’art d’Aix-en-Provence qui accueille une exposition majeure consacrée à Steve McCurry, présentant 80 œuvres du célèbre photographe américain, dont certaines inédites en France. Né en 1950, McCurry est particulièrement connu pour ses portraits saisissants, notamment celui de Sharbat Gula, la jeune Afghane devenue iconique.
Depuis près de 40 ans, McCurry parcourt le monde, particulièrement l’Asie, capturant l’essence de l’humanité à travers ses photographies. L’exposition propose un parcours thématique original qui aborde des sujets variés, de la guerre à la poésie, en passant par des phénomènes naturels comme la mousson, offrant ainsi un regard unique sur les cultures traditionnelles et modernes.
Reconnu comme un « conteur visuel » et récompensé par de prestigieux prix (Robert Capa Medal, World Press Photo), McCurry crée à travers ses œuvres un dialogue profond entre le spectateur et ses sujets. L’exposition se termine par une projection spéciale célébrant sa vision humaniste, invitant les visiteurs à découvrir ou redécouvrir le talent de ce photographe majeur qui capture l’essence de la condition humaine dans toute sa complexité.
Steve McCurry : Regards | |
Où | Caumont Centre d’art 3 Rue Joseph Cabassol, 13100 Aix-en-Provence |
Quand | Du 8 novembre 2024 au 23 mars 2025 |
Horaires | Tous les jours de 10h à 18h |
Entrée | Plein tarif 13 €, réduit 11 € |
Info | caumont-centredart.com |
4. Corte : La Magie du Found Footage
L’exposition retrace l’évolution du « found footage » (réemploi d’images) dans l’art, depuis son émergence en 1936 avec « Rose Hobart » de Joseph Cornell jusqu’à nos jours. Cette œuvre pionnière, créée à partir du remontage du film « East of Borneo », marque le début d’une nouvelle forme d’expression artistique basée sur la réutilisation d’images préexistantes.
Dans les années 1950, le mouvement situationniste mené par Guy Debord s’empare de cette technique pour en faire un outil de critique sociale et politique. Le détournement d’images devient alors un moyen de questionner la société de consommation et ses représentations médiatiques.
Aujourd’hui, à l’ère numérique, cette pratique connaît un nouvel essor grâce à Internet et aux réseaux sociaux. Les plateformes comme YouTube et Vimeo ont démocratisé l’accès aux images, permettant l’émergence de nouvelles formes de création comme le remix et le mashup. Cette évolution témoigne d’une transformation profonde de notre rapport aux images, devenant un phénomène culturel majeur du XXIe siècle où la frontière entre créateur et spectateur s’estompe, contribuant à une redéfinition de la mémoire collective à travers la réappropriation d’images.
La seconde vie des images en mouvement | |
Où | FRAC Corsica Rue de la Citadelle, Corte |
Quand | Du 6 novembre 2024 au 26 avril 2025 |
Horaires | Du lundi au samedi de 10 h à 17 h |
Entrée | Libre |
Info | FRAC Corsica |
5. Montélimar : William Klein à l’honneur, une rétrospective monumentale
Le Musée d’art contemporain de Montélimar présente « PLAY PLAY PLAY », la première exposition rétrospective de William Klein depuis son décès en 2022. L’artiste américain (1926-2022), qui a vécu à Paris, a laissé une œuvre monumentale comprenant plus de 250 pièces, incluant photographies, peintures, films et documents d’archives.
Klein, influencé par Fernand Léger, s’est distingué par sa polyvalence artistique sur plus de cinq décennies. Son travail, qui débute dans les rues de New York en 1954, établit un dialogue unique entre l’art et la ville, mêlant art d’élite et culture populaire. Son premier livre « New York » marque le début d’une carrière prolifique où il explore différents médiums : photographie, cinéma, édition et magazines.
L’exposition met en lumière sa capacité à documenter son époque tout en questionnant la société moderne et le rapport à l’image. Son œuvre reste particulièrement pertinente aujourd’hui, notamment face aux enjeux des nouvelles technologies et des réalités alternatives. Le titre « PLAY PLAY PLAY » souligne la vivacité et l’influence continue de son travail sur le public contemporain.
William Klein. Play, Play, Play | |
Où | Musée d’art contemporain de Montélimar Place de Provence 26200 Montélimar |
Quand | Du 29 juin 2024 au 6 janvier 2025 |
Horaires | Du mardi au dimanche de 13h30 à 17h30 |
Entrée | Libre |
Info | montelimar.fr |
6. Saint-Étienne : la beauté suspendue, l’univers photographique de David Meskhi
David Meskhi, photographe géorgien, se consacre depuis vingt ans à photographier de jeunes athlètes en pleine action, capturant des moments de suspension où les corps défient la gravité. Son travail, influencé par son histoire familiale – son père était entraîneur de gymnastique dans l’Union soviétique des années 1980 – mêle l’héritage sportif post-soviétique à une recherche esthétique contemporaine.
Son exposition « Our Son, My Moon » présente un regard unique sur le sport et la performance humaine, alternant entre photographies en couleur et en noir et blanc. L’artiste explore les liens entre sport et spiritualité, transformant les gymnases en espaces de créativité où la lumière joue un rôle essentiel dans la composition.
L’exposition actuelle, présentée sur 350 m², propose une expérience immersive avec soixante-dix tirages, dont vingt réalisés lors d’une récente résidence à Saint-Étienne en 2023. Les œuvres sont présentées de deux manières : accrochées aux murs et disposées dans des tables vitrines, créant ainsi un dialogue entre l’éphémère du mouvement athlétique et l’éternité de l’art. Cette présentation met en valeur la capacité de Meskhi à capturer la grâce et l’effort des athlètes tout en évoquant une certaine intemporalité, rappelant parfois la statuaire antique.
David Meshki : ‘Our Son, My Moon‘ | |
Où | Musée d’art moderne et contemporain de Saint-Étienne Métropole Rue Fernand Léger 42270 Saint-Priest-en-Jarez |
Quand | Du 9 novembre 2024 au 16 mars 2025 |
Horaires | Lundi, mercredi, jeudi et vendredi de 10 h à 18 h Samedi et dimanche de 10 h à 18 h 30 Fermé le mardi |
Entrée | Plein tarif : 6,50 euros, réduit 5 euros |
Info | mamc.saint-etienne.fr |
7. Expositions photo à voir cet hiver : Aubenas : L’Univers Émotionnel de Vanessa Winship
L’exposition « Une route sans fin » présente le travail de Vanessa Winship, photographe britannique née en 1960, qui explore les thèmes de l’identité, la marginalisation et la migration à travers une approche artistique et littéraire de la photographie documentaire.
L’exposition s’articule autour de trois séries majeures :
- « Sweet Nothings » : un regard sur les jeunes filles d’Anatolie orientale
- « she dances on Jackson » (2013) : une exploration des dynamiques sociales américaines
- « SNOW » (2022) : une réflexion contemplative sur le paysage américain hivernal
Le travail de Winship se distingue par sa capacité à créer un lien émotionnel fort entre le spectateur et ses sujets, dépassant la simple représentation visuelle pour atteindre une dimension narrative plus profonde. Son approche unique transforme chaque photographie en une invitation à découvrir des histoires humaines souvent négligées, offrant ainsi une exploration immersive de la condition humaine contemporaine.
L’exposition devient un voyage de découverte qui pousse le spectateur à réfléchir sur ses propres identités et préjugés, tout en mettant en lumière des récits diversifiés et profonds.
Vanessa Winship, une route sans fin | |
Où | Le Château – Centre d’Art Contemporain et du Patrimoine d’Aubenas Place de l’Hôtel de Ville 07200 Aubenas |
Quand | Du 16 novembre 2024 au 30 mars 2025 |
Horaires | Mercredi : 11h-18h Samedi : 11h-18h Dimanche : 11h-18h Du mercredi au dimanche de 11h à 18h pendant les vacances scolaires (Zone A) |
Entrée | Tarif plein : 9 € Tarif réduit : 6 € |
Info | Le Château-Centre d’Art Contemporain et du Patrimoine d’Aubenas |
8. Montpellier : Plongée dans l’Univers de Gisèle Freund : Une Photographe Engagée
L’exposition « Gisèle Freund, une écriture du regard » présente une vision approfondie de l’œuvre de cette photographe du XXe siècle, au-delà de sa réputation de portraitiste d’artistes et d’intellectuels.
L’exposition met en lumière son double rôle de reporter-photographe et d’historienne de la photographie, soulignant particulièrement sa formation en sociologie qui a influencé son approche de la photographie.
Le parcours thématique de l’exposition explore l’interaction entre l’écrit et l’image dans son travail, notamment à travers son ouvrage « Photographie et Société ». La présentation inclut des documents d’archives, des objets personnels et des extraits de films qui enrichissent la compréhension de son œuvre et de sa démarche artistique.
L’exposition révèle comment Freund a transformé la photographie en un outil d’observation et de critique sociale, alliant son intuition artistique à une analyse rigoureuse des enjeux sociaux de son époque.
Cette rétrospective qui clôture notre passage en revue des expositions photo à voir cet hiver permet non seulement de redécouvrir une artiste aux multiples facettes, mais aussi de réfléchir sur le rôle de l’image dans la société contemporaine et sur l’importance des femmes dans le domaine de la photographie.
Gisèle Freund, une écriture du regard | |
Où | Le Pavillon Populaire Esplanade Charles-de-Gaulle 34000 Montpellier |
Quand | Du 6 novembre 2024 au 9 février 2025 |
Horaires | Du mardi au dimanche inclus, de 11h00 à 13h00 et de 14h00 à 19h00 |
Entrée | Libre |
Info | 2024 au Pavillon Populaire – Ville de Montpellier |
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