Le festival Itinéraires des photographes voyageurs revient à Bordeaux du 3 au 28 avril 2024 dans les principaux sites culturels, espaces privés et publics de la métropole Aquitaine.
Venez découvrir une sélection d’œuvres de 10 artistes qui alimentent un point de vue contemporain sur notre planète.
Le festival qui fête sa 33e édition a toujours suivi les développements techniques et stylistiques de la photographie et n’a jamais cessé de présenter des formes de photographie d’auteurs de plus en plus diversifiées.
Cette nouvelle édition ne déroge pas à l’ADN de la manifestation. Elle se déroule dans 7 lieux différents et offre au public la possibilité de faire son propre itinéraire à travers l’exposition d’œuvres d’auteurs photographes professionnels établis ou appartenant à la nouvelle génération.
Charlotte Auricombe, Cau Del Ilop
Il est nommé Cau del Llop—le trou du loup, selon la légende—car, d’après une légende, un homme avait trouvé refuge dans l’une des grottes de la région. Il y aurait vécu en ermite, avec une mouette et un loup.
À partir de cette légende, Charlotte Auricombe explore un monde où l’on va peu à peu s’immerger jusqu’à perdre pied. Cau del Llop est une recherche de ce qui se cache dans les crevasses et les gorges, une histoire sur le paysage qui change et une légende qui reste introuvable.
C’est un voyage intérieur et organique où, en même temps, toutes les traces poétiques de cette crique sont recueillies, dans ce cas, celles de nos peurs et de nos désirs de plonger dans d’autres dimensions.
Benoit Capponi, Toutes les heures blessent
Cette série de photos est issue de diverses sensations : perte et changement liés à des lieux, objets, vues de l’enfance ou de la jeunesse, qui étaient quelque peu familiers à Benoit Capponi.
Un voyage dans le temps qui offre un matériel riche, protéiforme et intéressant dans sa banalité apparente. L’auteur avec cette série embarque le spectateur dans un voyage qui l’entraine sur le terrain de sensations similaires.
Céline Clanet, Ground Noise
Le monde foisonnant de la faune composée d’insectes et d’arthropodes éveille en nous des réactions primitives. Certaines des antipathies qu’ils inspirent ont été atténuées par notre admiration ou, au moins, notre reconnaissance ; pourtant, le monde des arthropodes reste énigmatique, voire sombre et dérangeant.
C’est précisément à ce monde peu connu et rarement exposé que la photographe Céline Clanet s’est intéressée. Sa série en noir et blanc associe des photographies d’éléments organiques prélevés dans diverses forêts françaises avec des micrographies d’éléments organiques similaires collectés dans les mêmes territoires.
Patrick Cockpit, Pasaron, une dystopie franquiste
Patrick Cockpit travaille sur la représentation photographique de l’attente, du silence et de l’invisible.
Peu à peu dilués dans une modernité sans intérêt pour le passé, les poblaciones, villages construits entre 1945 et 1970 sur ordre du gouvernement de Franco, portent encore quelques stigmates de l’époque du Caudillo, certains visibles, d’autres invisibles.
C’est précisément sur cette invisibilité que ce projet se concentre : photographier les villages parfaits voulus par Franco, leurs restes, évolutions, fantômes. Photographier leur silence, leur ressemblance, leur accumulation qui, peu à peu, bascule vers le malaise, le cauchemar, l’anoxie, la dystopie.
Lise Dua, Les loyautés & Une vie
Lise Dua s’intéresse à ce qui constitue une famille, à la fois à la petite échelle humaine et à la grande échelle du vivant. Elle attire notre attention et tente d’éclairer des détails, qu’ils soient photographiés ou empruntés à des images d’archives.
Son œuvre se développe sur une longue durée, et c’est par l’association d’images que son discours se construit. Souvent présentées sous forme de livres, ses images prennent vie, suivant le rythme des répétitions et des mises en perspective.
Cécile Genest, À nos terres troubles
Partant du constat que l’histoire géologique explique en partie la diversité des paysages, Cécile Genest nous emmène à la recherche d’une terre et d’une flore primitives sous la forme d’un conte scientifique, dressant un portrait tantôt précis, tantôt évanescent d’un monde végétal extraordinairement vivant mais aussi issu des profondeurs de l’évolution.
À travers cette nature originelle, imaginée ou identifiée par des traces existantes de notre patrimoine géologique, la flore photographiée ne serait qu’une relique d’une longue histoire de la Terre.
Thierry Girard, The Tenjin Omuta Line & The Yamanote Line
Thierry Girard s’est fait connaître par ses itinéraires, ses longs voyages, et ses marches photographiques ou dérives urbaines aux États-Unis, en Chine, au Japon, en Inde, un peu partout en Europe, et naturellement, en France.
Ce projet met en lumière les paysages vernaculaires du Japon, où se manifestent de manière récurrente des artefacts et des symboles liés à la culture traditionnelle japonaise. C’est également un inventaire de l’étrangeté de l’œcoumène japonais, présentant une diversité inégalée de propositions architecturales et de situations paysagères.
C’est le Japon loin des clichés habituels de l’extrême modernité ou du raffinement des plus belles traditions
Anaïs Oudart, L’étreinte du serpent
Anaïs Oudart est une portraitiste engagée dans le domaine humanitaire et social. Entre 2019 et 2023, elle s’est rendue au Congo, un lieu où les violences sexuelles sont utilisées comme une arme de guerre.
Elle y a rencontré le Dr Mukwege, lauréat du Prix Nobel de la paix en 2018, dans son hôpital à Panzi où il répare le système génital détruit des femmes. Elle a également visité les mutuelles de solidarité, où les survivantes de violences sexuelles s’organisent pour surmonter leurs traumatismes.
Sladjana Stankovic, La Douce
Avec l’effondrement de l’ex-Yougoslavie, les ex-républiques se déchirent et prennent leur indépendance au prix de guerres et d’une violence terrible. En 2002, Sladjana Stankovic arrive en France.
Portée par l’énergie d’un nouveau départ, elle vit, une deuxième vie, différente. La Douce rassemble des images réalisées entre 2004 et 2021 entre la France et la Serbie, fragments d’une autobiographie qui se situe entre fiction et réalité.
Joël Van Audenhaege, Jusqu’où
Voici les montagnes islandaises et irlandaises, les vents, les brumes et les pluies ; voici les forêts, les rochers, les éboulis ; voici les taillis, les arbres — quelque chose de tellurique et chthonien qui ne prend jamais en compte la petitesse de notre existence. On ne s’arrête jamais dans l’œuvre de Joël Van Audenhaege, car elle nous fait parcourir, traverser, voyager, même si, à l’instar de Lévi-Strauss, on devrait haïr cela : les voyages et les explorateurs.
Mais quelqu’un doit le faire, dire ce qui est là, dehors, plus loin, laisser des traces de ce monde que nous nous efforçons de corrompre. Il aurait pu écrire, Joël Van Audenhaege, mais il préfère la photographie.
Itinéraires des photographes voyageurs 2024
À partir du 3 avril, l’intégralité des expositions présentées lors du festival, sont consultables sur le portail de la manifestation www.itiphoto.com
Continuez l’aventure : Suggestions d’articles à ne pas rater !
Festival PhotoSaintGermain 2024 : Un Voyage Visuel au Cœur de Paris
Le Festival PhotoSaintGermain 2024, organisé du 30 octobre au 23 novembre, marque la 13e édition de cet événement emblématique, situé…
Planches Contact : 15e édition du festival photo de Deauville
Le paysage culturel français s’enrichit une fois de plus avec la 15e édition du festival Planches Contact, un événement unique…