Kate Barry (1967-2013) aurait pu se contenter d’une carrière confortable dans la photographie de mode et de portraits. Issue d’un environnement familial privilégié, elle a rapidement conquis le monde de la photographie en immortalisant les stars françaises et les mannequins célèbres. Pourtant, dès le début des années 2000, elle aspire à transcender ces limites professionnelles.
En effet, Barry cherche à développer un langage photographique plus personnel, où le paysage devient son nouveau terrain d’expression intime et sensible.
![Kate Barry et le paysage](https://www.pixfan.com/wp-content/uploads/2025/01/kate-barry-paysage-02-1024x683.webp)
Kate Barry et le Paysage : Une Exploration Mélancolique
Ses premiers essais photographiques, réalisés en Bretagne entre 1995 et 1996, révèlent déjà une vision unique. Elle capture l’essence de l’enfermement, de la contrainte, et des décors dépouillés qui frôlent la ruine. Progressivement, son style se précise : elle s’intéresse aux paysages résiduels, aux traces végétales nichées dans des architectures abandonnées.
Accompagnée parfois de l’écrivain Jean Rolin, Barry accumule des fragments de paysages lors de ses voyages. Ses clichés documentent des morceaux de routes, des ciels plombés, des architectures délaissées où de fragiles végétaux percent à travers le béton.
![Kate Barry et le paysage](https://www.pixfan.com/wp-content/uploads/2025/01/kate-barry-paysage-03-1024x684.webp)
L’écrivaine Marie Darrieussecq qualifiera ces espaces de « tiers-paysages », soulignant la dimension unique du travail de Barry. Depuis 2021, son fonds est conservé au musée Nicéphore Niépce, témoignant de la reconnaissance de son œuvre.
Kate Barry a su capturer l’essence du paysage de manière unique, en jouant avec les interstices, ces espaces entre les choses, pour révéler des perspectives inédites. Son travail nous invite à regarder au-delà de l’évident, à explorer les nuances et les silences du monde qui nous entoure. L’exposition permet de redécouvrir en profondeur ses recherches paysagères, jusqu’alors peu exposées et souvent méconnues du grand public.
Rétrospective Kate Barry au Quai de la Photo
En contemplant les œuvres de Kate Barry, nous sommes invités à une introspection. Ses paysages, souvent minimalistes, nous rappellent que la simplicité peut être la porte ouverte sur une richesse insoupçonnée. C’est dans ces moments de silence visuel que notre imagination se libère, que notre perception du monde se transforme. Kate Barry nous offre un voyage poétique où chaque image est une invitation à ralentir, à observer, et à ressentir. En fin de compte, son œuvre nous pousse à redéfinir notre propre rapport au paysage, à la nature, et à l’art de la photographie.
Laissez-vous inspirer par ces interstices, ces espaces de liberté où se tisse la trame de notre existence, et où chaque clic de l’obturateur devient un acte de création et de contemplation.
INTERSTICES Kate Barry et le paysage | |
Où | Carré de Baudouin 121 rue de Ménilmontant 75020 Paris |
Quand | Du 9 janvier au 8 mars 2025 |
Horaires | Du mardi au samedi de 11h à 18h Le jeudi de 11h à 20h30 |
Entrée | Libre |
Info | pavilloncarredebaudouin.fr |