Pour la sculptrice et plasticienne Louise Bourgeois « La couleur est plus forte que le langage. C’est une communication subliminale. Le bleu représente la paix, la méditation, l’évasion (…) Le blanc signifie le retour à la case départ (…) »
Pour son 21ème numéro, le magazine All About Photo a sélectionné des œuvres dans lesquelles la seule limite à la créativité était l’imagination du photographe. Vingt-quatre photographes (de 12 pays différents et de 4 continents) ont été sélectionnés pour leur approche singulière de la photographie en couleur.
Leur palette de couleurs est variée : audacieuse, vibrante, pastel ou même monochrome, mais à chaque fois, leur choix artistique ajoute à l’attrait esthétique de leur photographie et transmet un plaisir sensoriel.
Gagnant de la 1ère place : Vitaly Golovatyuk (Fédération de Russie)
L’un des terrains de football les plus cool est caché dans l’immense parc Meschersky, dans la banlieue de Moscou.
Gagnant de la 2ème place : Jerry Takigawa (États-Unis)
« False Food met en évidence une épidémie de pollution plastique dont nous savons maintenant qu’elle est universellement destructrice et, tragiquement, causée par l’homme.
False Food montre des morceaux de déchets plastiques, récupérés dans l’estomac d’albatros morts. Présenter le problème sous un angle différent peut promouvoir de nouvelles façons d’y penser (et d’agir).
Les images négatives déclenchent notre cerveau reptilien là où la pensée claire et éthique fait défaut. Ainsi, les mises en garde contre la terreur peuvent devenir elles-mêmes des actes de terreur, amplifiant la peur et nous empêchant de trouver des réponses.
Je crois que la re-contextualisation esthétique de la menace environnementale ouvre le cœur pour ne pas se détourner. De cette façon, je voulais faire quelque chose de transformateur – quelque chose qui ne terrorise pas la conscience, mais l’élève. »
Gagnante de la 3ème place : Amy Anderson (États-Unis)
« Rose est certainement une nonagénaire étonnante, mais elle est aussi une personne avec des espoirs et des désirs, une famille qu’elle aime, des amis qui l’adorent et une vie intérieure riche.
Elle est drôle et gentille et a l’esprit vif. C’est un plaisir de la côtoyer et j’ai beaucoup de chance qu’elle ait choisi de collaborer avec moi pour ces portraits.
J’ai rencontré Rose en surfant sur Instagram. Il s’agissait d’une de la fête des mères, elle était habillé d’un costume jaune, dans une salle à manger jaune plaçant des fleurs jaunes sur une table jaune. Pleine de couleurs, cette photographie a tout de suite éveillée mon attention et j’ai su instantanément que je voulais la rencontrer et faire son portrait. Lorsque j’ai contacté sa petite-fille, j’ai été immédiatement invitée dans sa vie, sa maison et sa famille.
Ils m’ont accueillie, moi et ce projet, avec générosité, amour et enthousiasme. Rose est spéciale et ceux qui l’entourent le savent. Célébrer sa vitalité et sa résilience semblait naturel. Rose a participé à l’élaboration de ces images et a choisi ses propres vêtements et chapeaux. Nous avons mangé ensemble, parlé ensemble et trouvé des liens dans nos vies apparemment différentes.
L’objectif de mon travail de photographe portraitiste est de présenter des œuvres imprégnées de l’esprit humain. Je m’efforce d’avoir un impact sur ma communauté en créant des portraits authentiques qui explorent les thèmes universels qui nous relient en tant qu’êtres humains.
Cette année, grâce à un financement du Conseil des arts de l’État du Minnesota, j’ai pu créer ce nouvel ensemble d’œuvres explorant la réalisation de portraits aux côtés d’autres artistes. J’espère avec ce nouveau corpus inspirer l’introspection, la résilience et la joie en chacun de nous. »
« La couleur est plus forte que le langage » les images saluées par le jury
« Les femmes et les jeunes filles de toutes les communautés itinérantes se rassemblent généralement devant l’église après un mariage.
Dans le cadre de leur style de vie et de leurs coutumes, tous les membres de la famille sont habillés de façon flamboyante.
Les petites filles imitent la mode de leur mère et de leurs frères et sœurs plus âgés. Coiffures, talons hauts, maquillage complet, faux bronzage et cils sont mis en valeur à tous les âges. »
« La série Nowhere est avant tout une histoire urbaine. Une histoire souterraine où l’absence de repères nous amène à ressentir le vide qui s’installe progressivement en nous. Les parkings souterrains deviennent alors les témoins silencieux de cette vie urbaine extravagante et foisonnante. Ils représentent notre part d’intimité mais aussi notre incapacité à nous intégrer dans la ville. Ils constituent un point de passage, un lieu où les vies se croisent et se décroisent.
Nowhere est aussi une histoire de solitude. Ces lieux vides soulignent leur propre inutilité. Notre regard se perd dans cet espace inquiétant. Le vide réclame plus de vide comme une respiration profonde et sourde. Chaque ligne tracée sur le sol, chaque lumière accrochée au mur, semble répondre à nos
questions. Les poteaux de béton tentent de séparer les microcosmes souterrains, ponctuant les étages comme autant de mondes invisibles. Ces parkings souterrains deviennent alors les seuls témoins de notre passage. «
« L’année et demie écoulée depuis le début de l’épidémie de Covid, m’a obligée à repenser ma façon de travailler.
J’ai l’impression d’être dans une période de transition, je ne sais pas où cela va me mener. Le foyer est une partie importante de ma vie, d’autant plus que j’ai déménagé près de 30 fois avant de m’installer à San Francisco.
Je me suis intéressée aux manteaux de cheminée et aux cheminées et aux symboles qu’ils représentent. Dans certaines cultures, ils sont considérés comme des sanctuaires, des idoles ou des images de divinités étaient placées sur le manteau, un feu était allumé, des prières étaient offertes et souvent des offrandes étaient faites en brûlant des possessions ou des bibelots d’une personne décédée.
L’année dernière, j’ai commencé à faire des composites en utilisant des images de mes archives et de nouvelles images de plantes créées au cours de mes promenades dans le Golden Gate Park et dans mon jardin. »
Marché aux poissons de Long Hai, ville côtière du sud du Vietnam.
« Les photos ont été prises depuis un d’un pont pour piétons au cours d’une régate à Duisburg (Allemagne). J’ai créé l’image à partir de 13 photos individuelles. »
« Le monde est plein de gens et de lieux colorés. Il est impossible d’imaginer ce que le monde et tout ce qui nous entoure serait si les couleurs n’existaient pas. La couleur interagit avec les émotions humaines ; une humeur est liée à chaque couleur. La couleur est plus forte que le langage. »
« Les États-Unis d’Amérique disposent d’un environnement visuellement stupéfiant. Il y a des régions sauvages, des gratte-ciels des points de repère historiques, de grandes plaines. Tous ces éléments sont des éléments de base de notre pays. Ces attractions surpassent la majorité de tout le reste. Votre église, votre coiffeur, la vieille voiture en bas de la rue.
Glorifier ces espaces emblématiques enlève de la beauté à chaque état, ville, et voisinage à travers le pays. Les espaces que j’appelle Routine America. Dans cette série, je suis à la recherche de cette beauté oubliée. Je retranscris la routine, les espaces intermédiaires, en quelque chose qui mérite d’être remarqué.
Les objets et paysages banals sont montrés avec la même émotion que ces autres environnements désirables. Il y a quelque chose de paisible à dire sur le fait d’avoir une routine. Elle sera toujours là. C’est une constante qui est souvent négligée et sous-estimée. Cette série est une tentative de montrer cette importance et de mettre en lumière le charme des vues qui sont trop souvent négligées. »
« Les négatifs de films sont des chefs-d’œuvre chimiques. Ils sont constitués de couches gélatineuses d’halogénure d’argent et de colorants qui peuvent être exposées à la lumière et ensuite développées dans toute une gamme de couleurs. Ce monde complexe de produits chimiques est perdu dès qu’une image prend vie. Le spectateur ne voit plus une collection de produits chimiques mais un sujet.
Max van der Wal a placé des négatifs dans des résidus de légumes broyés pendant plusieurs jours. Ces légumes commencent à pourrir et abritent plusieurs champignons qui commencent à se nourrir des couches gélatineuses du film.
La croissance fongique devient un processus chaotique et imprévisible qui ronge le film, entraînant des juxtapositions avec le contenu original. Les traces mettent en évidence la croissance complexe de champignons qui créent une structure tridimensionnelle à partir d’une surface plane. »
« Quand je ne peux pas parler, la photographie est mon moyen d’expression. Mon intention est de montrer que nous vivons tous des moments universellement humains: douleur, joie, isolement, plaisir, solitude, espoir…
À travers mon travail j’espère attirer l’attention sur la beauté du monde qui nous entoure dans les moments les plus sombres et les plus heureux. »
« Alors que la pandémie de coronavirus gagnait du terrain dans le monde entier, j’ai commencé à explorer ma scanographie. Cette technique implique l’utilisation d’un scanner à plat plutôt que d’un appareil photo pour créer des images numériques.
Ce type de travail m’a semblé être une excellente alternative à la photographie traditionnelle pour poursuivre mes efforts créatifs. Inspiré par les anciennes illustrations botaniques et les natures mortes florales d’une époque révolue, ma série de photographies de natures mortes se veut une célébration de la beauté et de la grâce que l’on peut encore trouver dans le monde en ces temps troublés. »
« Mon travail dans Introspective Studies parle de l’isolement, de la réflexion sur ce qui était, et sur ce qui sera. »
« La couleur est plus forte que le langage. » Louise Bourgeois
All About Photo AAP Magazine #21 COLORS via photopublicity.com
