La photographie argentique connaît un véritable essor depuis quelques années. Ce retour aux sources séduit de plus en plus de passionnés et de professionnels.
Explorons ensemble les nouveautés de 2024 et les tendances qui émergent dans le monde de l’argentique.
Arrêt de production Fujifilm
Comme souvent dans le monde de l’argentique, certains acteurs majeurs prennent des décisions qui ont un impact significatif sur le marché. Fujifilm a annoncé l’arrêt de la production de la Fuji Superia Xtra 400, une pellicule très prisée des amateurs pour sa sensibilité de 400 ISO et son prix abordable. Sa disparition est un coup dur pour ceux qui recourent à cette pellicule pour capturer des moments du quotidien. Le film Superia était particulièrement apprécié pour son bon rapport qualité-prix et il a formé des générations de photographes argentiques débutants.
De plus, cette décision s’inscrit dans une tendance plus large, marquée par l’arrêt de plusieurs gammes de films professionnels par Fujifilm ces dernières années. Au-delà de l’arrêt de la Superia Xtra 400, la marque a également délégué la fabrication de certains de ses films, comme la Fuji C200.
Nouvelles Émulsions et Réductions de Prix
La marque Ferrania a lancé sa nouvelle pellicule noir et blanc, la P33. Avec une sensibilité de 160 ISO, cette pellicule promet un contraste bien défini et un grain très fin. La disponibilité de la P33 uniquement en format 35 mm montre l’engagement continu de Ferrania pour l’argentique, malgré les défis du marché.
Par ailleurs, 2024 a vu une stabilisation, voire une réduction des prix des films Kodak, une nouvelle très attendue pour les photographes. Des baisses allant jusqu’à 35 % sur des films comme le Kodak Tri-X 400 ont été remarquées.
Cette tendance pourrait inciter davantage de photographes à investir dans des films argentiques et à redécouvrir le plaisir de photographier avec des pellicules de qualité, tout en sensibilisant une nouvelle génération à ce medium.
Nouvelles pellicules argentiques
En mai 2024, Lomig Perrotin a lancé un film très particulier : la Washi E. Ce film noir et blanc de 3 ISO, traditionnellement destiné à la fabrication de circuits imprimés, a des caractéristiques uniques. Avec un contraste fort et une texture de grain minimal, la Washi se démarque par son incapacité à capturer la couleur verte. Vendue au format 120 pour 10 €, cette pellicule demande une approche soignée, notamment l’utilisation d’un trépied, afin de tirer pleinement parti de ses caractéristiques uniques.
Parallèlement, Nation Photo a également introduit son nouveau film couleur : le Nation 400. Ce film, qui s’inscrit dans une lignée qui inclut des films précédemment développés comme la 250D et la 500T, est en fait un produit de chez Kodak. Vendu au format 135 pour 14,90 €, ce film promet des résultats qui valent la peine d’être explorés par tout amateur de photographie argentique.
Lomography a sorti une nouvelle déclinaison de sa Lomo92 avec l’appellation Sun-Kissed, elle est vendue au format 135 pour 12,90 euros.
Un autre acteur important de ce secteur, Ilford, annonce un investissement record pour améliorer sa capacité de production. Cet investissement inclut la recherche et le développement ainsi que la construction de deux nouvelles machines sur mesure pour la fabrication des canettes métalliques qui entourent les films. C’est une évolution significative, car de tels équipements n’avaient pas été fabriqués depuis 1990.
La société Harman lance la Phoenix 200 en format 120, un an après son introduction en format 135. Cette nouvelle émulsion promet plusieurs améliorations. On s’attend à moins de grain visible, plus de détails grâce à la taille du négatif et à moins d’effets indésirables par rapport au format 135. Cette approche permet d’obtenir un rendu contrasté et saturé, idéal pour différents types de scènes.
La photographie argentique : nouveaux appareils Pentax 17, Rollei 35 AF et Lomomatic 110
Pentax 17
Le Pentax 17 se distingue par son utilisation d’une pellicule 35 mm traditionnelle, mais avec une particularité remarquable : il offre la possibilité de réaliser 72 photos à partir d’une seule pellicule standard de 36 poses. Cette innovation est rendue possible par la conception d’un système de demi-vue, une caractéristique qui permet de capter des images verticalement, semblable à l’utilisation d’un smartphone.
Avec le Pentax 17, la facilité d’utilisation est au cœur de sa conception. L’appareil propose des modes automatiques, y compris des réglages pour les situations de faible luminosité et un mode « bokeh », offrant la possibilité de jouer avec la profondeur de champ. Bien que les utilisateurs aient la latitude de corriger l’exposition, il est intéressant de noter qu’il n’y a pas de réglage de priorité sur l’ouverture ou la vitesse d’obturation. Un autre aspect séduisant de ce nouveau modèle est son esthétique moderne qui allie praticité et convivialité. Le viseur vertical, presque analogue à celui d’un téléphone, impose une nouvelle façon de cadrer ses prises de vue. Cet agencement vise à séduire un public plus jeune, cherchant à capturer des moments authentiques et à les partager rapidement. De là découle le but premier de Pentax : attirer les passionnés de réseaux sociaux qui cherchent à allier vintage et modernité dans leur pratique photographique.
Commercialisé à 549,90 € TTC, le Pentax 17 se positionne comme un appareil abordable pour un appareil argentique de cette qualité. Bien qu’il soit construit principalement en plastique, son design est soigné et agréable à manipuler. Les utilisateurs apprécient que la prise en main soit à la fois légère et confortable, ce qui est essentiel pour des sessions de prise de vue prolongées. De plus, l’appareil est livré avec diverses fonctionnalités, notamment un levier d’armement et un petit flash intégré, ce qui s’avère capital lors de prises de vue en soirée.
Rollei 35 AF
Sur le marché des appareils argentiques, une nouveauté a récemment provoqué l’effervescence : le Rollei 35 AF. Lancé le 10 septembre 2024, cet appareil symbolise une fusion entre l’esthétique classique et la technologie moderne. Offrant un objectif de 35 mm f2.8 avec autofocus, il permet également des réglages manuels pour l’ouverture et la vitesse d’obturation. Ce modèle est déjà promis à un succès rapide, les stocks s’épuisant rapidement.
Pour un prix d’environ 730 €, cet appareil semble onéreux pour un point-and-shoot. Cependant, son design et sa performance promettent un rapport qualité-prix compétitif. Les retours sur l’autofocus, fondé sur la technologie lidar, sont très positifs, avec des utilisateurs louant sa rapidité et sa précision. Assurément, des efforts considérables ont été déployés pour atteindre un tel niveau de performance.
La photographie argentique : le Lomomatic 110
En photographie, certains formats ont une histoire bien remplie, marquée par des hauts et des bas. Le film 110, souvent sous-estimé et peu considéré, connaît une résurrection inattendue grâce à la célèbre marque Lomography. En 2012, Lomography a ressuscité ce format quasiment oublié, le redynamisant avec des innovations et des créations, dont le récemment lancé Lomomatic 110, qui réunit à la fois le charme vintage et les technologies modernes.
La question se pose donc : pourquoi le film 110 mérite-t-il une seconde chance à l’ère numérique ?
La réponse se trouve dans sa simplicité et sa portabilité. Ce format, qui occupe une place particulière dans le cœur des amateurs de photographie, offre une approche détendue et facile à capturer des moments de vie. Avec le Lomomatic 110, Lomography donne aux photographes un outil qui facilite encore plus cette expérience. Pour comprendre l’importance actuelle du film 110, il faut remonter à ses débuts. En 1972, Kodak a introduit le film 110 avec le Pocket Instamatic, un appareil photo conçu pour simplifier la photographie et rendre le plaisir de prendre des photos accessible à tous.
Avec ses dimensions compactes d’environ 16 mm, le film 110 représente un format miniature qui a rapidement gagné en popularité dans les années 70. La conception du film 110 s’appuie sur un système à cartouche simple et direct. En effet, l’utilisateur n’a pas besoin de passer du temps à charger la pellicule ; il suffit d’insérer la cartouche dans l’appareil, et le tour est joué. Ce système de chargement, facile et pratique, a séduit de nombreux nouveaux photographes qui cherchaient des alternatives aux processus plus complexes des films 35 mm.
Après une période de déclin où le film 110 semblait voué à l’oubli, Lomography est intervenu avec une mission claire : redonner vie à ce format. En 2012, ils ont commencé à produire de nouveau du film 110, rendant ainsi possible le développement et la prise de vues avec des appareils photo de 110. Cette initiative a stimulé un regain d’intérêt autour de ce format, avec des amateurs de photographie se réappropriant ces petites pellicules. Dans ce cadre, le Lomomatic 110 apparaît comme la pièce maîtresse de ce mouvement. En conjuguant fonctionnalité moderne et esthétique rétro, cet appareil photo est conçu pour attirer non seulement les nostalgiques des années 70, mais également les jeunes générations désireuses d’explorer des formes de photographie moins conventionnelles. Avec des caractéristiques innovantes et une conception séduisante, le Lomomatic 110 symbolise la renaissance du film 110.
Le Lomomatic 110 incarne le mariage parfait entre l’ancien et le nouveau. Avec un design ergonomique et un look attrayant, cet appareil photo attire immédiatement l’œil. Ses courbes fluides et sa finition soignée en font un objet non seulement performant, mais qui incarne aussi l’esprit artistique de la photographie analogique. Que vous soyez à une fête, dans un café ou en randonnée, le Lomomatic 110 se présente comme un compagnon idéal.
Une fois que vous ouvrez l’appareil, vous êtes accueilli par un objectif en verre de 23 mm qui, bien que compact, offre une belle qualité d’image. En combinant des réglages d’ouverture et un système de mise au point, les photographes peuvent capturer des images avec une belle profondeur de champ tout en s’adaptant aux conditions lumineuses variées.
Au-delà de son design, le Lomomatic 110 présente des caractéristiques techniques compétitives. Son objectif, par exemple, est la pièce maîtresse. La mise au point par zone permet de sélectionner rapidement la distance de mise au point, ce qui est pratique pour ceux qui aiment capturer des moments spontanés. De plus, l’appareil inclut des réglages d’ouverture qui offrent une flexibilité appréciable en fonction des conditions d’éclairage. Au sommet de l’appareil, le réglage de l’ISO donne à l’utilisateur la possibilité de varier la sensibilité en fonction de l’environnement de prise de vue.
Avec des options allant de 100 à 400 ISO, le Lomomatic 110 s’adapte à diverses lumières, que ce soit en intérieur ou en extérieur. Cet éventail permet également d’expérimenter avec des films spéciaux, augmentant ainsi les possibilités créatives du photographe. Si le Lomomatic 110 est un appareil séduisant, il est crucial d’évaluer les coûts associés au photographie en 110. Bien que l’appareil lui-même soit abordable avec des prix variant de 99 à 159 euros, le film et le développement peuvent représenter un investissement plus conséquent. En effet, le coût de traitement d’une pellicule 110 peut s’élever à environ 15 euros par développement. Cela reflète le fait qu’il n’y a guère de laboratoires offrant ce service pour ce format moins courant.
Il est également important de noter que le prix du film est comparable à celui des films 35 mm, malgré une quantité d’expositions par rouleau inférieure. Même si cela peut sembler décourageant pour certains, cet investissement peut être justifié par la qualité esthétique et le caractère unique que le film 110 peut apporter à votre travail photographique.
La santé de Kodak
Enfin, jetons un coup d’œil sur Kodak en 2024. Leurs efforts se concentrent davantage sur une diversification de l’investissement, notamment dans la fabrication de produits chimiques et d’impression commerciale. Cependant, des préoccupations subsistent quant à l’avenir de leur filière Kodak Alaris, récemment vendue à un fond américain d’investissement. Alors qu’il y a certaines spéculations sur l’impact de cette transaction, il est difficile de prédire ses effets sur l’avenir de la marque dans le secteur de la photo argentique.
Le retour en force de la photographie argentique : une tendance qui s’amplifie
En bref, l’année 2024 marque un tournant passionnant pour la photo argentique. L’enthousiasme persistant autour de cette technique démontre clairement sa pérennité dans le monde de l’art. La résurgence de ce médium traditionnel souligne sa pertinence continue dans l’ère numérique.
Qu’en pensez-vous ? Ces développements dans le domaine de l’argentique vous semblent-ils prometteurs ?
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