Les photographies en noir et blanc possèdent une qualité poétique tout à fait remarquable. Intemporelle par nature, la gamme de tons nuancés de la photographie en noir et blanc accentue ses sujets et met en valeur les jeux de lumière.
Son allure classique et souvent nostalgique incarne une beauté authentique, permettant une précision absolue qui révèle l’essence et l’identité véritables du sujet. Comme l’a si bien dit le photojournaliste canadien Ted Grant, lorsque vous photographiez des personnes en couleur, vous photographiez leurs vêtements. Mais, lorsque vous les photographiez en noir et blanc, vous photographiez leur âme !
La diversité de leur travail va de la narration visuelle à la capture de la beauté sereine de paysages tranquilles, en passant par des portraits évocateurs qui plongent au cœur de l’âme du sujet. Chaque portfolio sélectionné présente une approche distincte du thème unificateur de la photographie en noir et blanc.
Qu’il s’agisse de techniques argentiques ou numériques, de noir profond ou de gris subtil, chaque photographe présente une perspective unique qui le distingue des autres. Ce sont les maîtres du noir et blanc du numéro 32 du magazine All About Photo.
1ʳᵉ place Alain Schroeder
« Pyongyang, Corée du Nord.
Une jeune femme, portant des vêtements traditionnels, prend un selfie avec son groupe de femmes devant le monument de la lutte révolutionnaire anti-japonaise, à gauche du grand monument de Mansudae, avec ses statues en bronze de 22 mètres de haut de Kim Il-sung et Kim Jong-il. L’hommage de 50 mètres de long représente plus de 200 statues de soldats suivies d’une foule d’ouvriers d’usine, de fermiers, etc. »
– Alain Schroeder
2ᵉ place : Anastasia Pagonas
« Je m’intéresse à la question de l’euphorie, qu’elle soit subtile ou flagrante. J’ai fait partie d’une secte religieuse pendant 12 ans, durant ma vingtaine, où l’accès aux sujets de ma jeunesse était interdit : pas de sexe, de drogues ou de rock n’ roll. En leur absence, j’ai découvert les enfants et les animaux, deux espèces que je considère comme instinctives et non corrompues par les faux-semblants. Cette photographie Holga est le fruit d’un pur hasard. Mon dévouement à la recherche des sujets qui m’intéressent m’a permis d’étendre mon rayon de veine très loin. Des enfants et/ou des animaux qui font des choses constituent un postulat photographique fantastique. L’euphorie est garantie en cours de route. »
– Anastasia Pagonas
3ᵉ place : Fenqiang Liu
« Dans cette photographie, j’utilise les branches de chêne et la mousse suspendue pour créer un cadre naturel qui met en valeur la grande aigrette. En capturant l’oiseau en plein vol alors qu’il s’élance gracieusement de l’arbre, je cherche à figer un moment parfait dans le temps et à mettre en valeur son élégance, en harmonie avec l’environnement. Le jeu de l’ombre et de la lumière devient l’élément central, le ciel assombri créant une impression mystérieuse, et des faisceaux de lumière soigneusement placés derrière l’oiseau pendant le post-traitement accentuent ses plus belles caractéristiques. Rehaussée par les tons intemporels du noir et blanc, l’image dégage un sentiment d’éther-réalisme, évoquant la nostalgie et la révérence pour la beauté illimitée de la nature.
Cette image fait partie de mon projet en cours, Secret Garden, qui vise à capturer les moments exquis des grandes aigrettes dans leur habitat naturel en Floride, mettant en valeur leur beauté inégalée dans toute sa splendeur. Ma vision de ce concept est née d’une excitation débordante et d’un désir ardent de partager mes expériences avec d’autres. Comme le pouvoir d’une rencontre en direct dépasse de loin toute représentation, je m’efforce de créer une expérience visuelle tout aussi passionnante pour le spectateur. Grâce à des images méticuleusement composées, à l’utilisation de la lumière et à quelques améliorations numériques, je veux défier les limites de la photographie traditionnelle et créer un paradis idéal au-delà du réalisme et inspirer les spectateurs avec un monde fantastique dans mon imagination. La grande aigrette, avec sa pureté et sa présence d’un autre monde, incarne parfaitement l’oiseau céleste dans cette utopie visionnaire. »
– Fenqiang Liu
Les maîtres du noir et blanc salués par le jury
« Au cœur de l’Amazonie, une image forte se dévoile. Figé dans le temps, cet instant capture l’essence de cette forêt tropicale, transportant notre regard dans un monde spectaculaire et intemporel où l’homme et la nature communient. Le regard contemplatif du protagoniste, un membre de la tribu Yanomami, révèle les enjeux cruciaux de la préservation du bassin amazonien. Chaque élément de cette composition reflète une harmonie millénaire entre les peuples indigènes. »
