La 29e édition du magazine All About Photo s’attache à reconnaître, non seulement la force, la beauté et la résilience des femmes, mais également leur poésie artistique et leur talent, comme en témoignent les 16 femmes photographes sélectionnées.
Les 24 artistes présentés dans cette édition, sans distinction de sexe, ont offert à travers leurs différentes approches et techniques un puissant hommage aux femmes.
La gagnante de la 29? édition du magazine All About Photo consacrée aux femmes est Frieke Janssens (Belgique) avec la série « Dianas »
Après s’être forgé une solide réputation dans la mise en scène photographique et conceptuelle, Frieke Janssens s’interroge dans sa nouvelle série sur le sentiment d’être une femme célibataire et la recherche d’un amant comme une sorte de chasse.
La photographe fait ici référence à Diane, l’une des figures les plus importantes du panthéon gréco-romain. Déesse de la chasse, de la guerre et de la nuit, elle vit dans les bois entourée de nymphes et repoussant les avances de ses nombreux prétendants.
La représentation de Diane est récurrente dans l’art depuis l’Antiquité et beaucoup de personnages historiques se sont identifiées à cette déesse. Diane de Poitiers, maîtresse d’Henri II et l’une des plus belles femmes de son temps, s’est très souvent fait portraiturer en Diane chasseresse.
Frieke Janssens réalise de fascinants portraits de femmes. Les corps des Diane ressemblent à des statues. La plupart des modèles ont une apparence forte, audacieuse et inaccessible. Cependant, une fragilité sous-jacente est toujours proche.

2e place : Diana Cheren Nygren (États-Unis)
« Ma mère m’a transmis sa magnifique poupée en porcelaine, « Delicate Dolly ». J’ai eu beaucoup d’ennuis lorsque j’ai maquillé la poupée avec des marqueurs magiques. Trente ans plus tard, je l’ai transmis à mon tour à ma fille qui s’est empressée de lui arracher un bras.
Nos liens avec nos ancêtres et nos descendants nous semblent souvent plus forts que les liens avec ceux qui nous entourent. Je souhaite fréquemment que mes enfants connaissent mes grands-parents. Ce sont des portraits de mes enfants comme le produit d’une histoire de vies vécues et entrelacées, chacune influençant et façonnant l’autre. Cette série interroge le rôle des relations familiales et de l’histoire dans la formation de notre sens de nous-mêmes et de notre place dans le monde. J’ai assemblé de vieilles photos de famille avec des photos que j’ai prises de mes enfants lorsqu’ils grandissaient et des images des paysages de la Nouvelle-Angleterre dans lesquels mes enfants et moi avons grandi.
Avec ces compositions, les générations se rejoignent à travers le temps. J’existe dans la tension de l’espace entre ceux qui sont venus avant moi et ceux qui viendront après. Le projet est motivé par le désir de transmettre des choses qui me sont chères et par l’anxiété liée à la responsabilité individuelle dans la transmission de l’histoire familiale. »

3? place : Norma Córdova (alias, shesaidred) États-Unis
« J’ai commencé par un seul point rouge puis un frottis et la rougeur a continué à partir de ce point. Les femmes dans ces images symbolisent la déesse de l’amour et de la fertilité.
Les femmes ont un nombre limité d’ovocytes à la naissance alors que les hommes peuvent fournir leur contribution jusqu’à la mort. Les points rouges flottants représentent les ovocytes et les événements qui peuvent se produire lors de la fécondation de ces ovules.
La fécondation est un processus complexe qui peut devenir encore plus complexe en fonction des circonstances, et une femme peut se retrouver fécondée sans le vouloir. Elle devrait avoir le dernier mot quant à l’utilisation de ses ovocytes lors de la fécondation. »
