Avec le retour du printemps, le ciel d’Alsace s’anime du passage de milliers d’oiseaux migrateurs qui effectuent leur voyage annuel vers leurs lieux de reproduction.
Pour célébrer ce phénomène naturel fascinant, les Journées mondiales des oiseaux auront lieu les 13 mai et 14 octobre prochains, correspondant respectivement aux migrations prénuptiale et postnuptiale de nos amis à plumes ; la première au printemps et la seconde à l’automne.
En Alsace, la migration est particulièrement visible, car la région se situe sur un axe majeur de passage pour de nombreuses espèces, notamment les rapaces, les cigognes, les grues, les passereaux ou les limicoles.
Les secrets des oiseaux migrateurs : comment ils font pour ne pas se perdre en route
Certaines espèces parcourent des milliers de kilomètres chaque année pour changer de climat et de nourriture. Mais, comment font-ils pour s’orienter et retrouver leur chemin ? Quels sont les secrets de ces voyageurs ailés ?
Tout d’abord, il faut savoir que les oiseaux migrateurs sont dotés d’un sens inné de la navigation. Ils sont capables de se repérer grâce à plusieurs indices naturels, comme le soleil, les étoiles, le champ magnétique terrestre, les reliefs ou les courants d’air. Selon les espèces, ils utilisent plus ou moins ces différents éléments pour se guider.
Par exemple, les oies sauvages et les grues suivent le soleil pendant la journée et les étoiles durant la nuit. Elles se calent sur la position du soleil ou de l’Étoile polaire pour garder une direction constante. Elles profitent aussi des vents favorables pour économiser leur énergie.
Les pigeons voyageurs et les étourneaux, quant à eux, sont sensibles au champ magnétique terrestre. Ils ont, en effet dans leur bec des cellules contenant de la magnétite, un minéral qui réagit au magnétisme. Ces cellules leur permettent de détecter le nord et le sud, comme une boussole naturelle.
Oiseaux migrateurs en Alsace :
Les albatros et les sternes, qui vivent en milieu marin, se fient aux reliefs du littoral et aux courants marins pour s’orienter. Ils reconnaissent les formes des côtes, des îles ou des montagnes qu’ils ont déjà vues lors de leurs précédents voyages. Ils suivent aussi les courants océaniques qui leur indiquent les zones riches en poissons.
Mais, ce n’est pas tout. Les oiseaux migrateurs ont aussi une mémoire spatiale remarquable. Ils sont capables de mémoriser des repères visuels ou sonores qu’ils ont rencontrés lors de leurs migrations passées. Par exemple, ils se souviennent de la position d’un lac, d’une rivière, d’un arbre ou d’un bâtiment. Ils reconnaissent aussi les cris ou les chants d’autres oiseaux qui vivent sur leur route.
Enfin, les oiseaux migrateurs ont aussi un sens social développé. Ils voyagent souvent en groupe, ce qui leur permet de s’entraider et de se protéger des prédateurs. Ils communiquent entre eux par des signaux visuels ou sonores pour se coordonner et se transmettre des informations. Certains oiseaux plus expérimentés servent de guides aux plus jeunes ou aux moins habitués.
Vous l’aurez compris, les oiseaux migrateurs sont des navigateurs hors pair. Ils utilisent une combinaison de sens et de stratégies pour accomplir leurs incroyables voyages. Ils nous émerveillent par leur capacité d’adaptation et leur intelligence.
Les meilleurs spots pour observer les oiseaux migrateurs en Alsace : notre sélection
La migration des oiseaux commence en Alsace à la fin du mois de janvier et dure jusqu’à la mi-mai, avec un pic d’activité entre le 15 mars et le 30 avril. C’est un spectacle magnifique que d’admirer les volées harmonieuses des oiseaux qui traversent le ciel.
Pour profiter de ce phénomène naturel, il suffit de se munir de bonnes chaussures de marche et de son matériel photo, et de se rendre dans les lieux propices à l’observation.
Les écosystèmes aquatiques sont essentiels pour la survie des oiseaux migrateurs, qui y trouvent des ressources alimentaires, des habitats et des sites de reproduction. Ces milieux naturels, tels que les zones humides, les rivières, les lacs, les cours d’eau et les marais, leur offrent également des haltes indispensables pour reprendre des forces lors de leurs longs voyages.
Les oiseaux migrateurs qui se nourrissent et se reproduisent dans les écosystèmes aquatiques font face à des défis croissants pour leur survie. En effet, ces écosystèmes sont soumis à des pressions multiples et croissantes de la part des activités humaines. La consommation excessive d’eau, la pollution des cours d’eau et des zones humides, ainsi que le changement climatique, affectent la qualité et la quantité d’eau disponible pour les oiseaux migrateurs. Ces facteurs ont des conséquences négatives sur l’état de conservation de ces espèces, qui sont essentielles pour le maintien de la biodiversité et des services écosystémiques.
- Le Markstein, au fond de la vallée de Guebwiller, qui est le site le plus régulièrement suivi en Alsace depuis 1993. C’est un point stratégique pour observer les rapaces migrateurs, comme le milan noir, le busard des roseaux, le faucon pèlerin ou l’aigle royal.
- Le col des Bagenelles, au fond de la vallée de Sainte-Marie-aux-Mines, qui offre une vue panoramique sur les Vosges et le Rhin. On peut y voir passer des oiseaux variés, comme le pipit spioncelle, le traquet motteux, le rouge-queue à front blanc ou le bruant fou.
- Remel, dans le Jura alsacien, qui est un site privilégié pour observer les oiseaux d’eau et les limicoles qui suivent la vallée du Rhin. On peut y admirer des espèces comme le vanneau huppé, le courlis cendré, l’oie cendrée ou la grue cendrée.
- Le Daubensand, au bord du Rhin, qui est un lieu de halte et de repos pour les oiseaux migrateurs qui profitent des milieux humides et des roselières. On peut y observer des espèces comme la guifette moustac (Chlidonias hybrida), la sterne pierregarin (Sterna hirundo), le Martin-pêcheur (Alcedo atthis) ou le blongios nain (Ixobrychus minutus).
- Un paysage varié et riche en biodiversité s’étend au sud de la plaine rhénane, dans la Réserve naturelle de la Petite Camargue alsacienne. Le Rhin y a façonné des habitats diversifiés, comme des forêts, des prairies inondables et des roselières qui bordent des étangs et d’anciens bras du fleuve. Des sentiers de randonnée permettent de découvrir ce milieu naturel, ainsi qu’une piste cyclable qui traverse l’île du Rhin. Celle-ci accueille chaque hiver des espèces d’oiseaux aquatiques, comme des canards, des aigrettes et des fuligules morillons. Un excellent spot pour observer les oiseaux migrateurs en Alsace.
- Le plan d’eau de Plobsheim, au sud de Strasbourg, fait partie du Grand Ried, une zone humide d’une grande richesse écologique. C’est un lieu de passage important pour les oiseaux migrateurs au printemps et à l’automne. Pour découvrir ce territoire, plusieurs possibilités s’offrent à vous : la marche, le vélo, la barque ou le canoë. Soyez respectueux de la nature et des animaux qui y vivent : certains oiseaux font leur nid au sol et sont très sensibles au dérangement.
- Plus au nord, se trouve la Réserve naturelle du Delta de la Sauer, où les rivières Sauer et Rhin se rejoignent. Ce site est une frontière naturelle avec l’Allemagne et offre un habitat humide et marécageux idéal pour les oiseaux migrateurs, hivernants ou nicheurs. Il fait partie, avec la Réserve naturelle de la Petite Camargue alsacienne, d’un ensemble de zones humides très appréciées par les hirondelles, les fauvettes, les rousserolles et autres oiseaux des marais qui se nourrissent abondamment dans les roselières. Une boucle de 4 kilomètres permet d’admirer ces oiseaux variés, et peut-être de découvrir les étonnantes ouettes d’Égypte ou bernaches du Canada.
Journée mondiale des oiseaux migrateurs 2023 : 13 mai et 14 octobre
Les oiseaux migrateurs en Alsace, rendez-vous ces prochaines semaines pour assister au spectacle grandeur nature de ces grands voyageurs ailés avant qu’ils ne gagnent d’autres contrées.
Il existe des randonnées pédestres pour observer les oiseaux, des sentiers à parcourir à vélo sur les bords du Rhin, et des croisières durant l’hivernage. Des activités organisées notamment avec Alsace nature et la Ligue de Protection des oiseaux.
Photo D. LETT
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