À l’heure où les images numériques inondent notre quotidien, il est plus nécessaire que jamais d’apprendre à regarder l’art.
Dans son article intitulé « Mourning the Loss of a Great Photographer« , le photographe et rédacteur Chris Gampat partage ses réflexions sur la mort de la photographie authentique à l’ère des réseaux sociaux.
Gampat soulève un point crucial sur la façon dont la concurrence insatiable pour le contenu et l’attention des médias sociaux étouffe la créativité et l’art véritable. Trop de photographes talentueux se sacrifient pour plaire à des algorithmes volatiles plutôt que pour cultiver leur propre vision artistique .
L’analogie avec les magazines féminins qui donnent des conseils toxiques est remarquable. Elle illustre bien cette relation malsaine où les créateurs s’épuisent à satisfaire une plateforme qui ne les valorise pas réellement. Aucun algorithme ne mérite qu’on lui sacrifie sa créativité.
Toutefois, je ne peux pas être plus d’accord avec la distinction qu’il a faite entre l’art et le contenu. L’art a une dimension intemporelle profonde qui résiste à l’épreuve du temps, tandis que le contenu est par nature éphémère et superficiel. Les photographes devraient aspirer à créer de l’art, pas juste du contenu jetable.
Ses suggestions pour se libérer de la dépendance aux réseaux sociaux sont excellentes : newsletter, inspiration hors-ligne, rencontres réelles, travail sur soi… Renouer avec le monde physique et les relations humaines authentiques ne peut qu’enrichir la créativité d’un artiste.
Et sa conclusion est sage : prendre le temps de se reposer et se ressourcer est essentiel pour revenir avec des idées fraîches et une énergie renouvelée. Dans une culture de l’hyperactivité et de la réactivité permanente, la contemplation est un acte révolutionnaire.
Merci pour cet article inspirant qui est un plaidoyer vibrant pour une photographie plus libre, plus personnelle et plus artistique.
Espérons qu’il incitera les photographes à se reconnecter à leur vision unique plutôt que de courir après les mirages des réseaux sociaux. L’art mérite mieux que d’être réduit à l’appât du clic.

Pour une photographie authentique :
- La culture du contenu piège les photographes : on privilégie la quantité et la course aux algorithmes au détriment de la qualité artistique.
- Votre travail est intemporel : à l’inverse du contenu éphémère, vos photos sont comme de bons livres – elles révèlent de nouveaux détails à chaque regard.
- Libérez-vous de l’algorithme : les plateformes sociales sont des outils, pas des dictateurs. Servez-vous en pour partager votre art, pas pour le modeler selon leurs exigences.
- Soyez un artiste, pas un créateur de contenu : concentrez-vous sur la création d’images qui touchent et interpellent, plutôt que de suivre des tendances superficielles.
Au final, il est essentiel de remettre le regard au centre de nos préoccupations. L’art permet de laisser le regard se perdre, de pouvoir se concentrer d’abord sur l’œuvre elle-même. Il donne à voir, à contempler, de multiples formes et couleurs, des émotions.
La prochaine fois que vous vous retrouverez devant une œuvre d’art, ayez cela à l’esprit. Laissez votre regard vagabonder, se perdre dans sa profondeur.
Comment pouvez-vous en fait capturer le pouvoir de l’art si votre propre regard n’est pas curieux et attentif ?
Source : De l’importance du regard en art