Mise au point :
L’article de 9to5Mac intitulé « Adobe terms clarified: Will never own your work, or use it to train AI » explique que Adobe a clarifié ses conditions d’utilisation en réponse aux préoccupations des utilisateurs professionnels. Adobe a assuré qu’ils ne posséderont jamais le travail des utilisateurs ni ne l’utiliseront pour entraîner des modèles d’intelligence artificielle. Cette clarification est venue après une réaction intense des utilisateurs professionnels qui craignaient que la mise à jour des conditions d’utilisation implique que Adobe pourrait revendiquer la propriété de leurs œuvres ou les utiliser pour des fins d’IA.
Pour plus de détails, vous pouvez consulter l’article complet ici.
Adobe a discrètement mis à jour ses conditions d’utilisation, s’octroyant le droit d’accéder au contenu des utilisateurs via des « méthodes automatisées » comme l’IA.
Les nouveaux termes des nouvelles CGU Adobe donnent à la firme une sous-licence étendue pour utiliser, modifier et distribuer le travail des utilisateurs, dans le but déclaré d' »améliorer ses services ».
Cette mise à jour a choqué de nombreux créatifs. Leurs principales inquiétudes :
- Adobe pourrait exploiter leur travail, y compris confidentiel, pour entraîner ses modèles d’IA sans leur consentement ni compensation.
- Les termes sont vagues sur la manière dont leur contenu sera utilisé et partagé.
- Ils perdraient le contrôle sur leurs créations sous droit d’auteur.
Bien qu’Adobe affirme vouloir juste améliorer ses logiciels, beaucoup dénoncent ce manque de transparence. Certains craignent des poursuites pour violation de NDA ou de droits d’auteur.
En réalité, Adobe cherche probablement à nourrir ses nouveaux outils d’IA générative avec du contenu de qualité. Mais en imposant ces conditions de façon opaque, l’éditeur s’attire les foudres de sa communauté d’utilisateurs.
Cette polémique souligne les défis éthiques autour de l’entraînement des IA créatives. Adobe devra sans doute clarifier sa position pour apaiser la grogne et regagner la confiance des créatifs.
Extraits des nouvelles CGU Adobe
2.2 Notre accès à votre Contenu. Nous ne pourrons accéder à votre Contenu (défini à l’article 4.1 (Contenu) ci-dessous), le regarder ou l’écouter par le biais de processus automatisés et manuels que de manière restreinte et uniquement dans les limites autorisées par la loi. Par exemple, pour fournir les Services et les Logiciels, nous devrons peut-être accéder à votre Contenu, le regarder ou l’écouter pour (A) répondre aux Retours ou demandes d’assistance ; (B) déceler, prévenir ou traiter des activités frauduleuses ou illégales, des atteintes à la sécurité ou tout problème d’ordre technique ; et (C) faire appliquer les Conditions conformément à l’article 4.1 ci-dessous. Nos systèmes automatisés peuvent analyser vos Contenus et les Polices de client Creative Cloud (définies à l’article 3.10 (Polices de client Creative Cloud) ci-dessous) à l’aide de techniques telles que le machine learning afin d’améliorer nos Services et Logiciels et l’expérience utilisateur. Des informations sur la façon dont Adobe utilise le machine learning sont disponibles ici : http://www.adobe.com/go/machine_learning_fr4.1 Contenu. Le terme « Contenu » désigne tout texte, toute information, toute communication ou tout matériel, tel que les fichiers audio ou vidéo, les documents électroniques ou les images, que vous téléchargez, importez, intégrez dans les Services ou les Logiciels ou créez à l’aide de ces derniers. Nous nous réservons le droit (mais nous n’avons pas l’obligation) de supprimer le Contenu ou de restreindre l’accès au Contenu, aux Services et aux Logiciels si l’un de vos Contenus enfreint les Conditions. Nous ne révisons pas l’ensemble du Contenu chargé sur les Services et dans les Logiciels, mais nous pouvons utiliser des technologies, des fournisseurs, ou des processus disponibles, y compris manuellement, pour filtrer certains types de contenus non autorisés (pédopornographiques, par exemple) ou tout autre contenu ou comportement délictueux (des activités révélant un pourriel ou un hameçonnage, ou des mots-clés indiquant que du contenu réservé aux adultes a été publié en dehors du mur de protection contre le contenu pour adultes). Vous pouvez en savoir plus sur nos politiques et pratiques de modération du contenu, notamment sur la façon dont nous modérons le contenu, dans notre Centre de données (https://www.adobe.com/go/transparencycenter_fr).Nouvelles CGU Adobe : les commentaires de la rédaction
Il est compréhensible que les créatifs soient choqués et indignés par ces changements. Donner à Adobe le droit d’accéder, d’utiliser et même de modifier leur travail sans consentement explicite ni compensation est très problématique d’un point de vue éthique.
Même si Adobe affirme que c’est uniquement dans le but d’améliorer ses services, le manque de transparence et le flou juridique autour de ces termes sont préoccupants. Les utilisateurs ont le droit de savoir précisément comment leur propriété intellectuelle sera exploitée.
Le risque de violation de NDA ou de fuite de projets confidentiels est un autre point d’achoppement majeur. Les professionnels doivent pouvoir garantir à leurs clients que leur travail restera protégé. Avec ces nouvelles règles, cette promesse devient difficile à tenir.
On peut comprendre qu’Adobe cherche à entraîner ses modèles d’IA avec du contenu de qualité généré par les utilisateurs. Mais cela ne doit pas se faire au détriment du respect de leur vie privée et de leurs droits d’auteur.
Il aurait été préférable qu’Adobe mette en place un système d’opt-in, où les utilisateurs pourraient choisir de partager certains contenus en échange d’une juste rétribution. La transparence et le consentement devraient être au cœur de ce genre de pratiques.
Espérons que l’entreprise entendra les critiques et reviendra sur ces nouvelles CGU Adobe controversées. Sinon, il risque de perdre la confiance de sa communauté de créateurs, qui pourrait se tourner vers des alternatives plus respectueuses.
Quoi qu’il en soit, cet épisode montre l’importance pour les utilisateurs de lire attentivement les petits caractères et de défendre leurs droits face aux géants de la Tech. À l’ère de l’IA, la vigilance est plus que jamais de mise.
