Initialement prévue jusqu’au 28 avril, l’exposition est prolongée.
Du 15 octobre 2023 au 13 octobre 2024, le musée de la Résistance nationale à Champigny-sur-Marne met en lumière les rapports entre le photographe et la Résistance, de son travail de faussaire durant l’Occupation jusqu’à son don au musée en 1985.
Bien que celui-ci soit reconnu mondialement comme l’un des photographes les plus populaires du XXe siècle, son activité de faussaire pendant la guerre reste largement méconnue. Il a pourtant utilisé ses talents de photographe et de graveur pour créer des faux documents pour la Résistance, aidant ainsi à sauvegarder de nombreuses vies menacées par le régime de Vichy et par les forces d’occupation.
Tout au long de la guerre, il a travaillé discrètement et en solitaire. Ce n’est qu’après la Libération qu’il a fait la connaissance des travailleurs anonymes de la Résistance et qu’il a découvert qu’il avait en fait contribué aux efforts du même réseau que l’écrivain et résistant, Roger Vailland.
Les imprimeurs clandestins vus par Robert Doisneau
Doisneau a témoigné de la vie à Paris pendant l’Occupation et la Libération à travers ses photographies, qui ont contribué à forger l’imaginaire collectif de la Résistance. Après la fin de la guerre, il a mis en lumière l’engagement des imprimeurs clandestins dans une série de photos pour la revue Le Point.

L’exposition actuelle rend hommage à ces « petites mains » qui ont permis la diffusion des idées de la Résistance en reconstituant leurs gestes. Pour Doisneau, photographe humaniste, il était essentiel de témoigner du quotidien des Parisiens pendant et après cette période sombre, en accordant une grande importance au lien entre le sujet et son environnement.

Faussaire : « L’autre Doisneau »
Durant l’Occupation, Doisneau a utilisé ses compétences de graveur-lithographe pour aider la Résistance en fabriquant de faux papiers.
Ses filles, Annette et Francine, témoignent de ces actes de résistance :
« Un jour, un monsieur est arrivé dans l’atelier, il était suivi et avait besoin de faux papiers immédiatement. Notre père était très embêté parce qu’il lui fallait au moins 48 heures pour réaliser les tampons et imprimer. Devant l’urgence de la situation, il a pris ses papiers d’identité, a changé la photo et les a donnés à cet homme. Jusqu’à la fin de la guerre, Serge
Dobkowski s’est donc appelé Robert Doisneau et a circulé avec les papiers de notre père. »

Enfin, l’exposition met en avant la contribution de Doisneau à la reconnaissance de la photographie comme pratique professionnelle et artistique, aux côtés des autres photographes du courant « humaniste ».

Bien qu’il ait été soumis à des impératifs de commande tout au long de sa carrière, Robert Doisneau a également réussi à capturer des moments plus personnels lors de ses promenades dans les rues de Paris, explorant obstinément les endroits « où il n’y a rien à voir » et accumulant les images qui ont fait son succès.

L’exposition rend hommage à la mémoire du photographe, du « résistant » mais surtout de l’homme qu’il était : simple, modeste, humaniste et engagé, avec un grand sens de l’humour.
Comme spectateur ou participant, Doisneau a immortalisé, toujours en accord avec sa personnalité et ses convictions, la Résistance face à l’Occupation et lors de la Libération.

L’esprit de Résistance qui traverse son œuvre et son parcours se perpétue aujourd’hui à travers ses filles, Annette Doisneau et Francine Deroudille, à la tête de l’Atelier Robert Doisneau.
Informations pratiques
Exposition du 15 octobre 2023 au 28 avril 2024
Musée de la Résistance nationale
Site Aimé Césaire
40, quai Victor Hugo
94500 Champigny-sur-Marne

Le musée est ouvert à tous les visiteurs :
- Du mardi au vendredi : 14 h 00-18 h 00
- Le samedi et le dimanche : 14 h 00-19 h 00
Les groupes et les scolaires peuvent accéder au musée
le matin, sur réservation.
Accès :
En transports en commun :
RER A arrêt « Champigny », puis 10 minutes à pied
depuis la gare en longeant les bords de Marne.
Accessible aux visiteurs à mobilité réduite.